Bye Bye USA! Bonjour Antigua

Une belle fenêtre météo se pointe le bout du nez, nous la cherchions depuis un moment avec les amis du voilier Gros Loup et Total Freedom. Mais une petite surprise nous a légèrement retardée, nous avons une offre d’achat sur la maison !! Bon, on l’attendait depuis un moment donc on se dit qu’il faut régler ce dossier avant de partir. Le jeu des offres et contre-offres débute. Nous finissons par trouver un terrain d’attente sur le prix mardi le 3 novembre. La fenêtre météo que plusieurs plaisanciers projetaient d’utiliser était celle avec un départ tôt le matin le 3 justement. On oublie ça pour nous! Mais, selon nos analyses partagées avec notre routeur, capitaine de Rosy Bain et mon frère aussi, la fenêtre demeurait encore bonne à partir du lendemain matin!

 

C’est donc le cœur léger et les yeux remplis d’étoiles que nous quittons Hampton le 4 novembre un peu avant 8h00. Nous en avons rêvé de ce moment où nous quittons terre pour un moment sur notre maison flottante avec nos garçons. Une nouvelle aventure, un nouveau style de vie qui se confirme de plus en plus d’escale en escale. Notre première journée de navigation se passe principalement à moteur. L’objectif est de rejoindre le Gulf Stream afin de profiter de son courant pour nous amener le plus à l’Est possible. Dans cette navigation, la route directe n’est pas nécessairement la meilleure option compte tenu des vents au départ mais surtout de ceux installer plus au sud. Les vents soufflent principalement de l’est avec une légère tendance nord ou sud selon les systèmes météos en placent et ce peu après les Bermudes. 

 

Bon revenons un peu à cette navigation, notre première journée se passe donc plutôt bien avec peu de vent, nous devons utiliser le moteur afin d’avancer et d’être en bonne position pour les journées à venir. La deuxième journée se corse un peu avec un vent du Sud-Est qui se lève en pm et qui, compte-tenu des conditions dans le Gulf Stream, se retrouve contre celui-ci. Nous nous retrouvons donc avec un vent qui ne souffle pas si fort mais qui lève une bonne mer et courte en plus (vagues hautes mais peu distancée les unes des autres).  Ça se compare à des montagnes russes en permanence… Difficile de manger, difficile d’être à l’intérieur du bateau, ouf, on se trouve plus ou moins drôle… Les gars sont surtout dehors avec nous, on se raconte des histoires, on se colle, on écoute les Remarquables oubliés et on essaie de se motiver en se disant que bientôt ce sera mieux, en fait dès qu’on sortira de ce fameux Gulf Stream qui nous pousse à 3 nœuds (près de 6km/h) en plus de notre vitesse à voile. C’est ce qui nous encourage à maintenir notre plan et ne pas sortir plus tôt que prévu de cette rivière en pleine océan.

 

C’est finalement le 5 novembre au matin que nous quitterons enfin ce manège pour une situation légèrement plus confortable. Nous demeurons par contre, à une allure près du vent (nous naviguons contre la direction du vent à 50-60degré de l’endroit d’où il vient). L’effet principale de la navigation dans ces allures c’est une gîte assez importante, c’est comme vivre dans une maison penchée autour de 20 degrés en continu et qui monte et descend des vagues… Toute activité prend minimalement le double du temps de ce qu’elle prendrait si nous étions à terre !! Les journées suivantes, en fait, jusqu’à ce que nous arrivions aux Bermudes, ce déroule dans ces conditions. Par contre, plus les journées avancent, plus nous nous habituons à ces conditions et plus nous arrivons à faire nos activités presque normalement. C’est fou le potentiel d’adaptation des humains! Nous nous mettons aussi à la pêche, pour le bonheur des enfants, et honnêtement, pour le nôtre aussi! 3 journées d’affilées nous pêcherons des Mahi-Mahi excellent à toutes les sauces! Je dois même arrêter mes pêcheurs afin de ne pas gaspiller et avoir le temps de manger tous ces poissons. Les gars eux ont repris leur vie normale de navigation soit, faire des blocs, manger, faire des blocs, jouer un peu à autre chose, revenir aux blocs, sortir un peu dehors pour regarder la mer et prendre un peu l’air mais pas plus d’une fois par jour, sinon, ils perdent trop de temps pour le jeu!

 

De notre côté, moi et Dom, on prend le rythme des quarts de nuit, de la vie lente et surtout chaude, depuis notre passage dans le Gulf Stream. Après 2 ou 3 jours, nous avons pris le rythme, les quarts deviennent plus faciles. Le plus difficile c’est justement la chaleur, comme nous avançons toujours contre le vent, le pont du bateau est lavé presque en permanence par des embruns (vague qui s’invite gentiment à bord pour mouiller tout sur son passage et tester l’étanchéité de notre bateau), il est impossible d’ouvrir les hublots du bateau. Vive les ventilateurs! Et c’est gentils embruns nous force aussi à porter nos habits de pluie même par 30 degrés. Ils deviennent rapidement complètement poisseux, on baigne allégrement dans de l’eau salée imprégnée dans nos imperméables. Vivement l’arrivée pour se baigner et faire tout sécher. 

 

C’est finalement à partir de la 8e journée que nous aurons parcouru suffisamment d’Est pour enfin mettre le cap direct ou presque au sud. Nous nous retrouvons enfin dans un cap plus agréable avec le vent au travers (venant perpendiculaire au bateau). Nous arrivons à aérer légèrement le bateau et surtout nous ne sommes plus gités ou presque et les montagnes russes se comparent maintenant au petit manège familial !!

 

Nous jetterons l’ancre, 11 jours et 4 heures après notre départ et bien heureux d’enfin arriver. Puisque nous n’avons pas effectué de test COVID avant notre départ des USA, nous devrons prolonger notre quarantaine à bord de quelques jours. En fait, ça ne nous dérange pas vraiment, nous avons beaucoup à faire pour remettre le bateau dans un état plus acceptable.  

 

Après quelques bonnes nuits de sommeil bien méritées, notre bilan de cette traversée est plutôt positif, pas de bris à bord mise à part un peu d’eau dans les cales et une contre-pine du pilote automatique changée pendant la navigation.  Côté plutôt humain, nous sommes tous très content d’avoir accomplie cette première et traversée et chacun a envie de poursuivre le voyage. Les inconforts n’ont aucunement découragé nos matelots ni même nous! Franchement, pour nous, les avantages d’un tel style de vie le remportent haut la main sur les inconvénients.

 

Dans le prochain blog, je vous parlerai de notre vie ici mais aussi de nos découvertes sur cette ile. 


Couché de soleil en mer

Pas facile la mer au début...

La vie normale reprend pour les matelots malgré la gite

Un magnifique Mahi-Mahi et 4 garçons qui en avaient long à dire

On pose pour montrer nos constructions de marina!

Terre en vue

Terre encore plus en vue

Les matelots à l'arrivée à English Harbour


Commentaires