Arrivée en terre française

 6 janvier au 6 février 2021 

Dès l’aube, le 6 janvier, nous levons l’ancre et disons au revoir à Antigua dans la magnifique lumière du matin. Nous mettons le cap vers la Martinique. Après un peu plus de 2 mois avec un accès limité à des denrées de qualité, les informations que nous avons sur les iles françaises nous motivent, du moins par le bedon, à y mettre le cap! 


Levée du soleil au départ d'Antigua

Magnifique lumière du soleil sur DS

Bye bye Falmouth bay et Antigua

Le quatuor en navigation!
 

Nous partons avec un certain stress tout de même puisque quelques actes de pirateries semblent avoir eu lieu aux abords de la Dominique. Nous savions dès le départ que c’était un élément toujours existant mais nous n’aurions pas cru avoir à y faire face si vite au début du voyage! Comble de tout, vers la fin de notre navigation au large de la Guadeloupe, nous attendons un appel à la radio pour la CROSS (la garde côtière Antilles-Guyane) au sujet d’une tentative d’abordage (des gens non invités tentent de monter à bord, souvent par la force) … Ça n’en prenait pas plus pour que le 10 milles nautiques prévus au large de la Dominique se transforment en 20 milles. Ce qui joue en notre faveur : nous passerons la Dominique entièrement de nuit. Nous prenons donc la décision de la jouer à la James Bond, AIS (système permettant d’informer les autres navires à proximité de notre position) fermée, lumières de navigation éteintes et aucune lumière dans le voilier. En d’autres mots, nous sommes invisibles. Par contre, cette invisibilité vient avec un besoin de surveillance accrue puisqu’on ne peut compter que sur nous pour éviter les autres navires. Finalement, tout se déroule bien et nous sommes dans le canal entre la Dominique et la Martinique au levée du soleil. 

 

Nous pensions arriver à St-Pierre mais l’endroit pour « faire ses douanes » n’est pas ouvert. On décide donc de se diriger complètement au sud de l’iles à Ste-Anne. Dès notre arrivée au mouillage, la différence d’ambiance entre Antigua et La Martinique est palpable. Nous avons quitté le pays des Super Yacht démesurés pour une ile avec des vrais voiliers de toutes sortes et dans toutes sortes d’état aussi. On a l’impression d’être d’en un paradis de voile avec tout à porter de main : des quais pour accoster les annexes (bateau gonflable ou, comme les gars diraient, l'équivalent d'une auto pour quelqu'un vivant à terre) gratuit partout où c’est pratique pour les plaisanciers, des épiceries et magasins de voile où tu te rends à ton annexe avec ton panier, une magnifique plage à porter de main et un accès à une multitude de produit et de pièce de bateau Français en plus. Le paradis pour des propriétaires de Dufour (bateau conçu en France) !!  On passera plus d’un mois à finaliser l’inventaire de pièces du bateau et profiter de Ste-Anne. 

 

Nous avons aussi enfin rencontré l’équipage du voilier Segue III avec qui nous avions échangé de nombreux messages pendant la première vague de pandémie mais aussi juste avant notre arrivée en Martinique. Leurs conseils ont été précieux et nous ont énormément aidé, entre autre dans la période de doute que nous avions en début 2020 (avec la fameuse COVID qui venait tenter de changer nos plans), où nous nous demandions si nous quitterions ou si nous reporterions le tout d’un an. Franchement, quelle bonne décision de partir malgré tout! On ne regrette vraiment pas. La vie de nomade nous plait beaucoup.

 

Nous avons donc profité de ces moments pour fraterniser avec eux, en plus, ce sont des Bleuets, ils viennent aussi du Saguenay. On aura bien du plaisir à les côtoyer. Leur style de vie nous plaît beaucoup; un style très relax à profiter de chaque moment sans se mettre de pression sur ce qui viendra après mais ouvert à toutes les possibilités offertes. De plus, malgré la différence d’âge des enfants, ils s’entendent tous à merveille!


Les jumeaux et leurs cadeaux de Noël

Liam et les Legos

Les autres constructeurs de Legos

Élie et la goélette au Marin

 

On prendra aussi le temps de découvrir le coin, de marcher la ville de Ste-Anne, d’explorer Le Marin, d’explorer la plage des Salines et ses environs. Tous des superbes endroits à voir et à explorer. On se rendra même jusqu’à la Savane des Pétrifications à pied. Une randonnée de près de 20 km au total que nos garçons parcourront comme des champions.


Plage des Salines lors de notre halte dîner

Notre marche avec Gandalf 😅

Notre coin picnic

Des arbres impressionnant; des figuiers maudits!

On fera aussi la rencontre d’autres québécois en voilier ici lors d’une activité pétanque. Et oui, nous avons joué à la pétanque et, comble de tout, on a bien aimé!  Ce qu’on découvre par contre, c’est que compte tenu du nombre de plaisanciers, il devient beaucoup plus difficile de fraterniser avec des gens qu’on ne connait pas du tout, la masse de plaisanciers et grandes et ne facilitent pas ce genre d’échange. Les gens se regroupent souvent par nationalité. 

 

On y retrouvera nos amis du voilier Gros Loup (La Belle Vie Sailing) avec qui nous avions fait la traversée de Shelburne jusqu’aux États-Unis. On aura amplement le temps de profiter de pleins de moment en leur compagnie et d’approfondir nos liens d’amitié avec eux.

 

Quelques petites aventures mettront mon cœur de mère un peu à l’épreuve. On m’avait déjà prévenu que, même le plus petit des bobos pouvaient prendre des proportions importantes dans un milieu comme le nôtre et nous n’y avons pas échappé. Élie s’est égratigné le genou, comme tout enfant mais, avec les baignades dans l’eau salée, le genou dans le sable à la plage et autre, plutôt que de se réparer, un drôle de phénomène a fait prendre plus d’ampleur à son bobo et même des bulles ressemblant à des cloches d’eau sont apparu autour de la petite plaie. J’ai une pharmacie de bord très bien garni mais, personnellement, je n’avais aucune idée de ce que je devais faire et de ce que pouvait être ce problème. J’ai par contre la chance d’avoir ma grande amie Mélina qui me supporte de main de maitre dans ces cas! Malgré nos soins avec les onguents antibiotiques, j’ai dû me résigner à donner un traitement d’antibiotique oral à Élie puisque les cloches se mettaient à apparaitre aussi sur l’autre jambe. Mon apprentissage dans ce cas, aucun bobo n’est un petit bobo dans un environnement comme le nôtre. Je vous confirme que mes matelots passent maintenant à l’inspection réglementaire toutes les semaines!

 

Voici donc, le début de nos aventures en Martinique. Sous peu, la deuxième partie de ces aventures avec la découverte de l’ile et la navigation au côté de notre ami Yves Gaudreault du voilier La Rencontre! 

 

 


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