Océan Indien partie 2: Vers les Chagos

 5 au 26 août 2023

Après presqu’un mois passé au Cocos Keeling à jouer les Robin Crusoé à proximité d’une certaine civilisation, il est temps pour nous de poursuivre notre route vers les Chagos. Ce sera l’occasion pour nous de vivre l’expérience iles désertes à son comble.

Le 5 août, nous quittons Cocos Keeling le cœur un peu lourd d’encore dire Aurevoir à des belles personnes qu’on aime: Chloé, Ben, Xavier et Elyza. Nous les reverrons mais quand? L’avenir nous le dira. Pour l’instant, cap à l’ouest dans un alizé bien établi de 20-25kts. Bon, pour l’océan indien, on va considérer ça comme des petits vents bien doux.

Comme dans nos navigations précédentes dans cet océan, la mer est bien formée et forte en plus d’être assez désordonnées. On part avec le génois tangonné à l’avant (voir la photo ci-bas). L’idée de tangonné le génois, est de nous permettre une navigation très portante sans que la voile d’avant n’est tendance à se déventer (se dégonfler). Alors c’est le génois tangonné légèrement enroulé et la grande voile avec 2 prises de ris que nous quittons Cocos Keeling. Quelques heures après le départ, sur une embardé du bateau, le génois se déchire légèrement près de l’enrouleur. On enroule donc un peu plus et on poursuit. Comme les conditions sont difficile, on souhaite franchement que la navigation ne dure pas trop longtemps donc nous essayons de garder le plus de voiles possibles tout en restant confortable afin de réduire la durée de ce passage qui s’apparente bien à un cycle modéré dans une machine à laver.

Génois tangonné

Malheureusement, quelques heures plus tard, le génois rend l’âme pour de bon en se déchirant sur plusieurs mètres. Heureusement, Darwin Sound est équipé d’une deuxième voile d’avant la Trinquette (à bord, on l’appelle aussi le Foc). C’est la voile d’avant de gros temps. On a revu nos agencements de voilure pour le reste de cette traversée avec la Trinquette et la grande voile. Par grand vent, tout va bien, mais quand le vent descend sous les 20kts, on se traine un peu… On sent que Darwin Sound n’est pas bien appuyé et le confort diminue drastiquement à bord. On espère vraiment pouvoir faire des miracles en arrivant aux Chagos afin de pouvoir réparer le génois avec le matériel de réparation que nous avons à bord.

Trinquette et gros nuage

Cargos de 900pi croisé après 5 jours de navigation

Les artistes à l'œuvre

C’est dans ces conditions, pas de toute évidence que se passe les 11 jours que nous mettrons pour parcourir les 1565mn entre les Cocos Keeling et les Chagos.

Une fois arrivée, le dépaysement est total. Cet atoll est complétement inhabité. Nous aurons un voisin pour quelques jours mais à la grandeur de l’atoll, nous ne nous croiserons que quelques fois. On se sent réellement ailleurs et un peu perdu dans un monde sauvage. L’ilot devant notre ancrage est presqu’impénétrable tellement la végétation a repris le dessus. Habité jusqu’en 1973, les Chagossiens ont été expulsé lors de la construction de la base militaire sur l’atoll de Diego Garcia. De notre côté, nous avons choisi de demeurer dans l’atoll de Salomon pour notre court séjour. On se repose, on prend notre rythme entre les baignades de fin de journée, la pêche, les explorations des iles et ilots à marée basse, les travaux scolaires, la cuisine et l’entretien de Darwin qui a été un peu malmené, comme nous, pendant ces 11 jours de navigation. La quincaillerie est loin alors on s’organise avec les moyens du bord. On se rend vite compte que le génois n’est plus utilisable. Il faudra poursuivre jusqu’en Afrique du Sud sans lui. On chouchoute nos autres voiles pour qu’elle tiennent jusque-là !

Génois après...

C’est franchement une vie plutôt relaxe qui s’installe. Comme nous sommes réellement au milieu de nulle part, on demeure très prudent puisque nous sommes la seule source d’aide en cas de pépin. On surveille aussi la météo qui est plutôt instable. Beaucoup de grain et de nuage chaque jour nous permettent des douches extérieures à l’eau de pluie! Quel plaisir!

Dîner Chagossiens

Hot-dog et eau de coco

Et puis, comme le temps avance et que la période de descente du canal de Mozambique est courte, nous nous préparons pour notre prochaine étape vers les Seychelles.